


École inclusive 67 011 personnels tirent la sonnette d’alarme
École inclusive :67 011 personnels tirent la sonnette d’alarme
Une mobilisation inédite pour faire entendre la réalité du terrain.
Introduction
Vingt ans après la loi de 2005, l’école inclusive reste une promesse inachevée. Faute de moyens, ce principe fondamental s’essouffle, au détriment des élèves et des personnels.Du 20 mars au 6 avril 2025, la FSU-SNUipp a lancé une grande consultation auprès de la communauté éducative du 1er degré : PE, AESH, PsyENPlus de 67 000 personnels y ont répondu, dans tous les départements de France.Leur message est clair : l’inclusion doit cesser d’être un affichage politique. Elle doit devenir un projet véritablement soutenu, par des actes, des moyens et de la reconnaissance.
📊 Les résultats

En deux semaines seulement, plus de 67 000 personnels ont pris le temps de témoigner de leur quotidien. C’est plus d’un personnel sur cinq qui a répondu à l’appel. Cette participation record, qui atteint un niveau jamais atteint lors d’une consultation syndicale depuis 20 ans, est la preuve que l’inclusion est un sujet central pour la profession et une préoccupation majeure dans les écoles.

Interrogés sur l’impact de l’inclusion scolaire, les personnels pointent majoritairement une dégradation moyenne à forte de leurs conditions de travail, confirmant une difficulté devenue structurelle pour la communauté éducative.

Cette évaluation est un signal d’alerte : elle traduit une frustration forte des personnels, non pour eux-mêmes, mais pour des élèves qui ne reçoivent pas l’accueil qu’ils méritent.
📺 À voir / à revoir
Conférence de presse – ReplayPrésentation des résultats par Guislaine David co-secrétaire générale et porte parole de la FSU-SNUipp. Retour sur les faits marquants de la consultation et interpellation des pouvoirs publics.
Webinaire "Ecole inclusive, vraiment ?" – Replay20 ans après la mise en place de la loi handicap, le syndicat a organisé un webinaire sur la question de l’inclusion à l’école afin de dresser un état des lieux mais également proposer des solutions afin d’améliorer le système avec les chercheurs Yves Reuter et Alexandre Ployé.
🚩 Ce que demandent les personnels
Invités à choisir parmi 7 propositions, les participants et participantes ont majoritairement opté pour 3 mesures qui leur paraissent prioritaires pour améliorer l’école inclusive :

Confronté·es dans leurs classes à des situations individuelles parfois très difficiles, près de 70% des répondant·es en font une priorité.
Cette forte demande fait écho au manque flagrant de places dans les établissements médico-sociaux et dans les dispositifs ULIS : en 2024, 24 000 enfants qui devaient être scolarisés en IME ou ITEP se sont ainsi retrouvés en classe ordinaire faute de place. Sans accompagnement ni moyens adaptés pour compenser ce manque, familles, enseignant·es et AESH se retrouvent souvent très démunis.L’ouverture de places dans les établissements spécialisés n’est pas une remise en cause de l’inclusion : c’est une condition de sa réussite. Elle permet de garantir un parcours réellement adapté à chaque élève, dans le respect de ses besoins et de ceux de la communauté éducative.

Plus de 65 % des personnels plébiscitent le recrutement d’AESH et la reconnaissance de leur métier.
Ce chiffre met en lumière une double problématique au sein des écoles.
D’une part, le fait que bien que 132 000 AESH soient actuellement en poste, leur nombre demeure largement insuffisant pour répondre aux notifications émises par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), laissant ainsi des dizaines de milliers d’élèves sans accompagnement adapté.
Ce chiffre souligne également l’urgence de reconnaître pleinement un métier qui constitue un maillon essentiel de l’école inclusive aujourd’hui. Les AESH doivent sortir de la précarité : cela passe par la création d’un véritable corps de la Fonction publique, incluant une formation professionnelle reconnue, une rémunération décente et des perspectives d’évolution claires.

Une majorité de répondant·es placent cette mesure parmi les priorités.
Les effectifs de classe constituent de fait un levier important pour l’inclusion des plus fragiles, qui demandent une attention particulière de la part des équipes éducatives.
Avec des effectifs moyens qui restent supérieurs aux standards de nos voisins européens, et alors que près de 5 000 fermetures de classe viennent d’être actées sur l’ensemble du territoire, les personnels s’inquiètent légitimement d’une orientation politique et budgétaire qui ne va pas dans le sens d’une école plus qualitative.
La réduction des effectifs n’est ni un luxe, ni une demande corporatiste : c’est une nécessité pédagogique et humaine pour mettre en pratique des conditions d’apprentissages plus favorables pour toutes et tous.Dans le cadre de la consultation, les personnels des écoles ont également soutenu d’autres propositions en faveur de l’école inclusive :

🧭 Ce que porte la FSU-SNUipp
Les personnels se sont exprimés : ils veulent une école inclusive qui soit une promesse tenue, pas une vitrine politique. L’exécutif ne peut plus se contenter de déclarations d’intention : il doit entendre cette parole massive, et y répondre par des engagements clairs et chiffrés.LʼÉtat doit enfin prendre ses responsabilités : la FSU SNUipp appelle solennellement le gouvernement à organiser des États généraux de lʼinclusion, réunissant ministère, organisations syndicales représentatives des personnels, associations et parents dʼélèves. Cette exigence sera portée par la FSU-SNUipp auprès de lʼexécutif, de lʼAssemblée nationale et du Sénat.